Fuite

Il courait, il devait fuir à tout prix. Ce n'était pas un criminel mais, on le considérait comme ainsi maintenant. Le jeune homme se retourna une dernière fois vers la citée pour la graver à tout jamais dans sa mémoire.

Dans la nuit, elle était magnifique, presque irréelle. Ses murs constitués de pierres blanches reflétait la lumière lunaire, illuminant les environs d'une paisible lueur. Seules les ouvertures servant de fenêtre contrastaient sur les bâtiments, plus sombres que le plus profonds des abysses. Il ne pouvait que songer que tout cela était en parfait accord avec la vie qu'il avait mené là-bas : une vie que bien des gens auraient voulu mais, en réalité illusoire, le songe de souverains qui plongent leur peuple dans une utopie dont il souffre inconsciemment.

Son regard se porta maintenant aux alentours. L'astre de la nuit, se trouvait à son zénith, entouré d'une multitude d'étoiles scintillantes. On aurait dit qu'elles étaient vivantes en tenant compte du reste du paysage. Des collines et des collines de sable s'étendaient jusqu'au bout de l'horizon, se mouvant à l'infini, au rythme du vent qui allait et venait, portant chaque minuscule grain dans un voyage sans véritable fin. Le jeune homme pouvait faire autant de fois le tour de lui-même, il ne voyait que ce sable éternel et cette citée qui lui avait causée son malheur.

Il ne pu continuer sa contemplation plus longtemps. Des cris venaient dans sa direction. Il comprit que les gardes l'avaient  repéré. Le jeune homme partit dans la direction opposée à la cité et se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait avec ce sable qui se dérobait sans cesse sous ses pieds. Maintenant, il ne voyait plus la citée lorsqu'il se retournait mais les voix et les ombres de ses assaillants se rapprochaient toujours plus. Désespéré, il tenta d'accélérer encore plus mais il heurta quelque chose qui n'était pas sensé ce trouver à cet endroit.

Il leva les yeux et vit un jeune adulte de son âge, aux environs de la vingtaine, qui le jeta immédiatement derrière lui, la tête première dans le sable avant de dégainer un énorme sabre. Le fuyard eu à peine le temps de se retourner que l'autre engagea le combat avec ses poursuivants qui venait d'arriver au même endroit. Malgré la nuit, il le voyait distinctement. Il était très grand, ses longs cheveux de jais, retenu par une mince lanière de cuir, virevoltaient au fil des ses mouvements gracieux et habiles. Son regard métallique pouvait indiquer la froideur sans pitié de son arme qui terrassait ses assaillants ou sa passion brûlante à remporter ce combat, il n'arrivait pas à se décider. Ses vêtements simples étaient composés de multiples étoffes, preuve qu'il s'agissait d'un nomade. Il semblait également avoir une forte musculature et une expérience de combat sans pareil car il défit sans peine la vingtaine d'hommes à qui il venait de s'opposer pour sauver un inconnu.